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Rising Wolf : trois jours et deux nuits de combat fictif en Lituanie

1 octobre 2025

Rising Wolf : trois jours et deux nuits de combat fictif en Lituanie

  • Il est 5 heures du matin lorsque l’alarme retentit dans le camp, situé quelque part en Lituanie. En quelques instants, les unités belges s’activent, embarquent dans leurs véhicules et rejoignent leurs positions disséminées à travers le terrain d’entraînement. C’est le coup d’envoi de Rising Wolf, un exercice de trois jours qui marque la dernière répétition avant Iron Wolf, grand exercice international annuel à l’échelle brigade.

     

    Depuis deux mois, plusieurs unités belges sont déployées en Lituanie au sein du détachement Forward Land Forces Lituanie. Leur mission s’inscrit dans la continuité de l’engagement belge au sein du NATO Multinational Battlegroup Lithuania, actif dans le pays depuis 2017. Cette 18e rotation comprend, aux côtés de la Belgique, l’Allemagne (nation cadre), les Pays-Bas, la République tchèque, la Norvège, la Croatie et le Luxembourg.

     

    Une présence belge bien ancrée

    Le déploiement s’inscrit dans la posture défensive et dissuasive de l’OTAN, mise en place en 2016 pour renforcer la sécurité collective sur le flanc Est. Il illustre la volonté de la Belgique, en tant que membre actif de l’OTAN, de contribuer à la stabilité régionale, en collaborant étroitement avec ses alliés au sein d’opérations strictement défensives, en Lituanie mais aussi en Roumanie (Force terrestre) et dans d’autres pays, de manière plus ponctuelle, en impliquant la Marine et la Force aérienne.

     

    Synchronisation tactique

    Rising Wolf permet aux unités internationales du groupement tactique de réviser les fondamentaux et de tester leur interopérabilité avant Iron Wolf, un exercice de grande ampleur organisé par la Lituanie. L’objectif : s’assurer que les différents éléments multinationaux sont prêts à opérer ensemble de manière fluide et efficace. Les unités belges peuvent ainsi entraîner leurs propres capacités tout en participant à des ateliers organisés par les nations partenaires.

     

    Reconnaissance nocturne et coopération interalliée

    En pleine nuit, l’unité de reconnaissance des Chasseurs à Cheval a ainsi eu pour mission de tester les dispositifs de défense des différentes compagnies. Le capitaine Simon témoigne : « La nuit a été intense pour nos éléments. Dans ce type de progression, on avance parfois à moins d’un kilomètre par heure pour rester le plus discret possible. Nous avons tout de même réussi à récolter de nombreuses informations utiles, qui permettront à nos alliés d’améliorer leurs dispositifs. »

     

    Appui-feu discret et réactif

    En progressant à travers un petit bosquet, deux sentinelles surgissent et nous interpellent. Le peloton mortiers de l’artillerie, qui joue un rôle clé dans l’appui-feu du détachement multinational, maintient une position discrète en attendant les ordres de tir.

    Le caporal Sam témoigne des conditions sur le terrain : « Nos journées sont longues et éprouvantes. Pour nous protéger, nous avons mis en place notre propre système de défense, fabriquant des dispositifs solides contre les différentes menaces : drones, missiles, armes légères et autres attaques qui peuvent survenir. Quelle que soit la menace, nous devons rester vigilants. Cette nuit, par exemple, un drone a survolé notre position. »

    Dès réception des ordres, l’unité se déplace rapidement vers l’endroit idéal pour déployer ses mortiers, assurant ainsi un soutien efficace à toutes les unités du battle group.

     

    Soutien médical, logistique et communication

    Des unités provenant du 23e Bataillon médical, du 29e Bataillon logistique et du 10e Groupe CIS jouent également un rôle essentiel dans le bon déroulement de la mission et dans la réussite du scénario d’entraînement.

    Le 23e Bataillon médical s’entraîne ainsi à évacuer les blessés de façon rapide et sécurisée, et à dispenser des soins d’urgence sur le terrain indispensables pour préserver la vie et la santé des militaires.

    Parallèlement, le détachement du 29e Bataillon logistique garantit le réapprovisionnement tactique des unités en matériel, munitions et vivres, permettant aux éléments engagés de maintenir leur efficacité opérationnelle sans interruption, même dans un environnement exigeant et en constante évolution.

    Enfin, une équipe du 10e Groupe CIS assure la communication tactique sécurisée entre les différentes unités présentes sur le théâtre, garantissant l’échange fluide et confidentiel des informations nécessaires à la coordination des actions et à la prise de décision rapide. Cette synergie entre les unités est indispensable pour assurer la cohésion et la réactivité du groupement tactique dans un contexte multinational complexe.

     

    Ateliers CBRN : se préparer à l’imprévisible

    Dans le cadre de l’exercice Rising Wolf, les militaires belges ont également participé à des ateliers spécialisés CBRN (chimique, biologique, radiologique et nucléaire), organisés en collaboration avec une unité spécialisée tchèque.

    Ces exercices ont permis de se préparer à réagir efficacement face à des menaces non conventionnelles, en mettant l’accent sur plusieurs aspects cruciaux : la réaction immédiate en cas d’attaque chimique ou bactériologique, les procédures de décontamination rigoureuses, ainsi que le traitement rapide et adapté des blessés exposés à ces risques.

    L’unité CBRN tchèque a soumis les participants à une série de scénarios réalistes et exigeants, conçus pour tester leur réactivité et renforcer leur capacité à faire face à des situations imprévisibles.

     

    En route vers Iron Wolf : la prochaine phase

    L’exercice Rising Wolf a permis aux unités belges de tester leurs capacités, de renforcer leur cohésion avec les partenaires alliés, et de valider les derniers réglages avant Iron Wolf. Cet exercice international, qui se déroulera à l’échelle brigade, mobilisera l’ensemble du Battle Group dans un scénario complexe, en collaboration étroite avec les forces lituaniennes.

Auteur Aude Del Tedesco Photos Gert-Jan D’Haene