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Retour du 2e/4e Régiment de Lanciers à Bourg-Léopold : mobile, opérationnel, tourné vers l’avenir

2 septembre 2025

  • Après quinze ans d’absence, le 2e/4e Régiment de Lanciers (2/4 L) a été recréé. La cérémonie officielle d’investiture s’est tenue aujourd’hui à la caserne de Bourg-Léopold. Avec cette réactivation, la Force terrestre retrouve un élément de cavalerie de premier plan. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la modernisation de la Force terrestre et du programme CaMo (Capacité Motorisée) belgo-français, lequel vise à renforcer la capacité motorisée moderne.

     

    Le 2/4 L avait été dissous en 2010 dans le cadre des restructurations de l’époque. Depuis, la situation géopolitique a profondément évolué. Après une longue période consacrée aux opérations de soutien de la paix, l’attention se porte à nouveau sur le combat interarmes classique. Dans ce contexte, le besoin en cavalerie légère et mobile se fait sentir : une unité combinant vitesse, autonomie et puissance de feu, capable d’explorer et de sécuriser de vastes zones, de stopper des menaces blindées ou de mener elle-même des attaques.

    Depuis le printemps 2024, une équipe préparatoire dirigée par le lieutenant-colonel Peeters travaillait à la relance du régiment. Il a désormais pris officiellement le commandement de l’unité. « Le 2/4 L devient l’unité de cavalerie de la 1e Brigade à Bourg-Léopold », explique-t-il. « Au-delà de la puissance de feu, la dimension de reconnaissance est essentielle. Nous sommes à la fois les yeux et les oreilles de la brigade, mais aussi sa force de frappe. »

    Grâce à de nouveaux véhicules, une organisation adaptée et une doctrine tactique renouvelée, la cavalerie retrouve son rôle de véritable unité de combat. Là où elle servait autrefois surtout à fournir de la puissance de feu à l’infanterie débarquée, elle peut désormais opérer de manière autonome, que ce soit en attaque, en défense ou en reconnaissance.

     

    La formation comme priorité

    Ces prochaines années, le régiment mettra l’accent sur la formation. Il disposera de sa propre école de cavalerie, où les militaires apprendront à conduire, tirer et manœuvrer tactiquement avec les véhicules. Une large part de cet apprentissage se fera sur simulateurs. « Notre priorité est de reconstituer le savoir-faire tactique de la cavalerie, qui avait en grande partie disparu », souligne le lieutenant-colonel Peeters. « Pour ne pas perdre de temps, nous appliquons déjà les nouveaux principes tactiques avec le matériel actuel. »

    Dès 2025, plusieurs exercices techniques sont ainsi prévus, dont un camp d’entraînement axé sur le tir à Bergen, en Allemagne.

     

    CaMo et coopération internationale

    La réactivation du 2/4 L s’inscrit pleinement dans le programme CaMo. Ce partenariat belgo-français ne concerne pas seulement la livraison de nouveaux véhicules, mais aussi la formation commune, la coopération logistique et l’utilisation partagée de terrains d’exercice. Les moyens de communication avancés embarqués permettront une transmission rapide de l’information, rendant l’unité plus agile et plus efficace.

    Le régiment collabore étroitement avec l’Armée de Terre française, et en particulier avec son unité sœur, le Régiment d’Infanterie Chars de Marine (RICM), afin de développer davantage ses capacités.

     

    Cap sur l’avenir

    Actuellement, le 2/4 L s’entraîne avec les véhicules blindés DF30 et Falcon. Une étape majeure interviendra en 2028 avec l’arrivée du Jaguar, véhicule moderne de reconnaissance et de combat, destiné à remplacer le DF30. « L’introduction du Jaguar marquera l’accélération de notre transformation », estime le lieutenant-colonel Peeters.

    Malgré les défis, le commandant se montre confiant : « Créer une unité n’est jamais évident, mais la motivation et l’enthousiasme de mon personnel sont une garantie. Je suis un commandant satisfait. »

Auteur Stefanie Verhavert Photos Rein Van den Bergh