
Le Conseil des ministres a approuvé le plan opérationnel 2026
12 décembre 2025
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Le Conseil des ministres a approuvé, ce vendredi 12 décembre, les plans de déploiement opérationnels de la Défense pour l’année à venir. Dans un contexte d’instabilité mondiale croissante et de menaces hybrides, la Défense confirme son rôle de partenaire fiable pour la sécurité intérieure comme extérieure. Son action s’articule autour de trois piliers stratégiques : la défense collective à l’Est, la sécurité collective au Sud et le renforcement de la sécurité nationale sur le territoire.
« Nous ne pouvons compter sur la solidarité de nos partenaires que si nous jouons nous-mêmes notre rôle en tant que partenaire loyal », a rappelé le ministre de la Défense, Theo Francken. « Nos engagements reflètent la mission fondamentale de la Défense : se préparer au scénario de conflit le plus grave dans le cadre de la défense collective de l'OTAN, protéger notre territoire national et promouvoir la stabilité et la sécurité dans notre voisinage stratégique. Nos militaires sont prêts à réagir rapidement et efficacement à toutes les menaces conventionnelles et hybrides. »
Sur le flanc Est…
En 2026, la Défense renforcera son engagement dans la défense collective du flanc Est de l’OTAN via le concept Forward Land Forces (FLF). L’effort principal restera concentré en Roumanie, au sein du groupement tactique multinational sous commandement français. Ce déploiement permanent et opérationnel toute l’année mobilisera une compagnie d’infanterie, un peloton du génie, un détachement logistique et une capacité CBRN.
Pour garantir une capacité d’intervention rapide au profit des opérations de l’OTAN, un bataillon d’infanterie motorisé complet, avec l’ensemble de ses éléments de soutien, restera en alerte. Environ 1.500 militaires entraînés, issus de toutes les forces, seront prêts à être déployés partout dans la zone euro‑atlantique dans un délai de 0 à 30 jours.
En Lituanie, la Belgique continuera également de soutenir activement le renforcement du groupement tactique sous commandement allemand. Un escadron de reconnaissance ainsi qu’un détachement de mortiers y seront déployés pour une période déterminée.
… dans les airs…
Du côté de la force aérienne, la Défense renforcera la protection aérienne du territoire de l’OTAN en menant, pour la première fois, deux missions de Air Policing au cours d’une même année, avec un détachement composé de quatre F 16 et d’environ cent militaires.
La première mission sera conduite dans le Grand Nord, depuis l’Islande. La seconde, depuis la Lituanie ou la Pologne, relève de l’Enhanced Air Policing (eAP), dans le cadre de laquelle la Belgique contribuera directement à la sécurité du flanc Est.
… et en mer
La Marine joue un rôle clé au sein des Standing Naval Forces (SNF) pour garantir la sécurité maritime. Un chasseur de mines belge sera engagé près de six mois en mer du Nord et en mer Baltique lors de deux missions. Ce déploiement contribue à la dissuasion et à la protection des infrastructures sous‑marines face aux menaces hybrides, comme le sabotage de câbles ou de gazoducs. Une frégate sera également déployée dans la région en 2026.
Les ports européens et les voies d’approvisionnement maritimes constituent une artère vitale pour l’économie. C’est pourquoi la Marine apportera une contribution substantielle et visible à la sécurité maritime européenne, en mettant l’accent sur les routes commerciales stratégiques. Une frégate avec 180 membres d’équipage sera déployée pendant environ deux mois au profit de l’EUNAVFOR ASPIDES, une opération visant à protéger la navigation en mer Rouge, dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien.
En Méditerranée, la Défense renforcera la protection de la frontière sud de l’UE et de l’OTAN, contribuant au contrôle des flux migratoires, du trafic d’armes et d’autres activités illégales. Une capacité clé sera le déploiement du drone MQ 9B SkyGuardian, essentiel pour la surveillance et la détection.
Continent africain
La présence militaire belge en Afrique vise à renforcer les partenaires locaux au Sahel et dans la région des Grands Lacs, avec une attention particulière portée aux intérêts stratégiques en République démocratique du Congo et au Bénin. Ce déploiement poursuit plusieurs objectifs : contribuer à la stabilisation de régions essentielles pour la sécurité internationale, protéger les intérêts opérationnels belges, notamment la sécurité des ressortissants et la capacité de mener des opérations d’évacuation de non-combattants, et consolider la position diplomatique de la Belgique en Afrique centrale en tant que partenaire fiable.
Ukraine : formation et expertise
Le soutien aux forces armées ukrainiennes restera une priorité stratégique en 2026. L’Ukraine défend non seulement son indépendance, mais aussi la sécurité collective de l’Europe. La contribution belge se concentrera sur la formation et la coordination au sein des cadres internationaux de l’UE et de l’OTAN. La Belgique mettra particulièrement à profit son expertise maritime et explosive, notamment à travers des formations dédiées à l’emploi des chasseurs de mines.
Et en Belgique ?
Dans le cadre de l’Opération Vigilant Protector (OVP), la Défense assurera la surveillance de l’ensemble des sites nucléaires de classe 1, un engagement structurel qui soulage fortement la Police fédérale. Sous réserve d’approbation gouvernementale, elle se tiendra également prête, via l’Operation Urban Shield (OUS), à soutenir le maintien de l’ordre public par des patrouilles mixtes avec la police ferroviaire à Bruxelles et à renforcer la sécurité des intérêts juifs à Anvers et Bruxelles.
Dans le même temps, pour certaines missions permanentes essentielles touchant la nation, la Défense restera le « premier répondant » (first responder) : le contrôle de l’espace aérien, les opérations de sauvetage en mer et le déminage assuré par le Service d'enlèvement et de destruction d'engins explosifs (SEDEE).
Pour réagir rapidement en cas de crise (inondations majeures, incidents nucléaires ou autres catastrophes), la Défense peut compter sur la Compagnie de protection sur le territoire national PROTER et sur le National Response Detachment (NRD), offrant une capacité de réaction polyvalente. Ainsi, les autorités civiles disposent d’un appui militaire rapide et efficace en situation d’urgence.
Enfin, dans un environnement en constante évolution, la défense numérique sera renforcée. La Force Cyber contribuera à la cybersécurité nationale en soutenant les autorités compétentes grâce à la surveillance, notamment des tentatives de manipulation d’informations étrangères, et à l’analyse des menaces. En cas de cyberincident ou de crise nationale majeure, les Cyber Rapid Response Teams resteront prêtes à intervenir rapidement et efficacement.