
Inspections non destructives : lorsque la sécurité commence par ce que l’on ne voit pas
5 novembre 2025
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Une petite fissure invisible dans la structure d’un avion peut avoir des conséquences graves. En vol, une telle fissure peut s’agrandir et provoquer une rupture, voire un crash. Le rôle du service Non-Destructive Inspection (NDI), c’est-à-dire des inspections non destructives, est d’éviter ce type de scénario. Ses spécialistes détectent, à l’aide de techniques avancées, des fissures et des défauts invisibles dans différentes structures. Ils contribuent ainsi directement à la sécurité et à la préparation de la Défense.
Faisant partie du Departement Aeronautical Material, le service NDI effectue des inspections sur une large gamme de matériel militaire. Environ 80% de ces inspections concernent les structures d’aéronefs. Des véhicules, des navires et des systèmes d’armes sont également examinés.
« Tous les services de la Défense peuvent faire appel à nous pour une inspection », explique l'adjudant-major Verbeke, responsable adjoint. « Cela peut aller d'un service électronique qui souhaite examiner l'intérieur d'une pièce sans l'ouvrir, jusqu’aux services de sécurité qui veulent détecter des micros cachés dans du matériel. En général, un service remarque un problème et nous l'aidons à déterminer s'il s'agit d'une fissure, de corrosion ou simplement d'une rayure. »Indispensable pour la sécurité
Le service inspecte notamment les F-16, les avions de transport A400M, les hélicoptères NH90, les chaînes d’ancrage, les soudures des coques de navires et même la chambre de détonation du Service d’Enlèvement et de Destruction des Engins Explosifs (SEDEE).
« Notre travail contribue directement à la préparation opérationnelle de la Défense », souligne l’adjudant-major Verbeke. « Un matériel sûr signifie que nos militaires peuvent accomplir leur mission sans avoir à se soucier de défaillances. »
Matériel en parfait état
Pour détecter jusqu’aux plus petits défauts, le service utilise différentes techniques spécialisées. L'examen par ultrasons envoie des ondes sonores à travers le matériau afin de détecter les fissures internes. La radiographie fonctionne avec des rayons X, comme un scanner médical, et montre ce qui se passe à l'intérieur d'une structure.
Les spécialistes utilisent également l'inspection par courants de Foucault, qui permet de contrôler les matériaux conducteurs à la recherche de fissures ou d'irrégularités juste sous la surface. L'inspection par ressuage permet de rendre visibles les fissures superficielles à l'aide d'un colorant ou d'un agent fluorescent. Enfin, l'inspection magnétique relève les fissures présentes dans les matériaux ferromagnétiques, tels que l'acier et le fer.
Quelle que soit la technique utilisée, l’objectif reste le même : détecter les défauts avant qu’ils ne deviennent dangereux. Ce service contribue ainsi à prévenir les incidents, à réduire les coûts de maintenance et à prolonger la durée de vie du matériel.
Toujours plus rapide et plus efficace
Les technologies utilisées évoluent sans cesse. Là où l’on travaillait autrefois avec des films analogiques, le service utilise aujourd’hui des systèmes numériques. « Autrefois, nous devions développer les images, ce qui pouvait prendre jusqu’à une heure », explique Verbeke. « Aujourd’hui, nous obtenons immédiatement une image numérique, et un avion peut être déclaré opérationnel le même jour. »
Le matériel d’inspection lui-même est également devenu plus compact et plus performant. Grâce à des batteries modernes et à des appareils portables, les équipes du NDI peuvent effectuer leur travail efficacement, tant en Belgique que lors de missions à l’étranger.
« Les nouveaux matériaux exigent de nouvelles techniques d’inspection », conclut l’adjudant-major Verbeke. « Nous continuons à nous former, afin que la Défense puisse toujours compter sur un matériel fiable. Cela rend notre travail non seulement important, mais aussi intéressant. »