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Griffin Strike : interopérabilité et puissance de feu de l’artillerie

5 septembre 2025

  • Près de 600 artilleurs belges, néerlandais et allemands viennent de participer à deux semaines d’entraînement au Camp Aulenbach, en Allemagne. Ils ont visé à harmoniser les procédures et à améliorer la collaboration entre plusieurs nations. En s’appuyant, notamment, sur les enseignements acquis dans le contexte du conflit en Ukraine.

     

    Une centaine de militaires du Bataillon d’Artillerie ont participé à l’exercice. La première semaine était consacrée à un Field Training Exercise (FTX), centré sur la préparation tactique et la mise en condition des équipes d’appui-feu (Fire Support Teams). « Le bataillon s’est entraîné avec un simulateur allemand et néerlandais de dernière génération », explique le commandant De Vetter, coordinateur Fire Support au niveau brigade.

     

    Environnement de crise
    La deuxième semaine s’est concentrée sur un Live Fire Exercise (LFX) de trois jours, véritable phase de qualification, où les procédures sont validées dans un contexte réaliste. Elle s’est terminée par une compétition entre les pays : la Griffin Cup.

    Cette formule progressive d’entraînement permet de mieux comprendre les doctrines de chacun et de renforcer la coopération dans un environnement de crise partagé.

     

    Un scénario grandeur nature
    Durant le LFX, des observateurs avancés, une équipe spécialisée dans la coordination de l’appui aérien (Joint Terminal Attack Controller – JTAC) ainsi qu’une équipe d’appui aérien rapproché (Close Combat Attack – CCA) ont conduit la mission.

    Les militaires ont pu compter sur une équipe de quatre personnes du Bataillon Libération – 5e de ligne. Elle a apporté un appui précieux avec le drone PUMA, utilisé pour la reconnaissance et la localisation des cibles ennemies.

    Tout au long de l’exercice, les équipes d’appui-feu ont été évaluées sur la maîtrise des aptitudes, la précision, la rapidité et leur capacité à travailler efficacement avec des artilleurs et des fantassins d’une autre nation.

     

    Nouvelles capacités et moyens engagés
    Pour la première fois, le Bataillon Artillerie a employé le radar contre-batterie TPQ-50 dans une configuration mobile. Transporté sur une remorque, ce radar est capable de détecter et de localiser les tirs ennemis. Cet équipement accroît considérablement la capacité de réaction face aux menaces adverses.

    La Belgique a aussi engagé plusieurs moyens terrestres, dont un Unimog tout-terrain transformé en poste de commandement (CP), un blindé de patrouille Dingo et un véhicule de liaison et de commandement (CLV).

     

    Partage d’expérience et communication optimale
    L’un des grands atouts de Griffin Strike réside dans le partage de savoir-faire. Fortes de leurs expériences, les trois nations ont transmis leurs enseignements en matière de conflit de haute intensité.
    Pour garantir une coopération fluide, les trois armées se sont appuyées sur le système ASCA (Artillery Systems Cooperation Activities), qui permet de coordonner et d’harmoniser les tirs d’artillerie.

    Cet exercice a démontré combien l’interopérabilité est essentielle pour préparer les futures opérations de l’OTAN.

Auteur José-Marie Nzembo Photos Lucia Gaggero