
Exercice B-FAST : militaires et civils « relancent » l’aéroport de Sofia
18 septembre 2025
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La Bulgarie a accueilli, du 7 au 12 septembre 2025, l’exercice international de gestion de catastrophes Bulgaria 2025, organisé par l’Euro-Atlantic Disaster Response Coordination Centre (EADRCC) de l’OTAN et le ministère bulgare de l’Intérieur. Parmi les 1.182 participants issus de plus de 20 pays, les Belges de l’équipe B-FAST (Belgian First Aid and Support Team) se sont illustrés en déployant, pour la première fois à l’étranger, une nouvelle capacité : l’Air Operations Support Capacity (AOSC).
Quand une catastrophe frappe, les infrastructures s’effondrent, les routes se bloquent et les communications se brisent. Dans ce chaos, une piste d’atterrissage peut devenir une véritable ligne de survie pour une région entière.
La capacité militaire AOSC, développée il y a un an et demi au sein de B-FAST, a pour mission de rétablir en urgence la fonctionnalité d’un aéroport ou d’une piste en zone sinistrée. Ses équipes de militaires hautement spécialisés assurent la remise en service rapide des infrastructures aéronautiques. Les civils, quant à eux, interviennent dans la gestion du trafic aérien, l’assistance au sol des avions et les procédures douanières, permettant ainsi l’arrivée fluide et sûre de l’aide internationale.
« C’est la première fois que nous participons à un exercice international organisé par l’OTAN », explique le major Torfs, coordinateur B-FAST pour la Défense. « L’objectif principal est d’accroître la maturité de cette capacité. Nous devons tester nos processus, identifier les difficultés et vérifier que notre matériel est suffisant pour tenir une dizaine de jours sur le terrain. »
Un rôle clé dans une chaîne d’urgence complexe
Concrètement, l’exercice a amené les membres de l’AOSC à déployer rapidement des moyens sur un aéroport étranger – ici Sofia – pour soutenir, voire remplacer, les autorités locales lorsque celles-ci ne sont plus en mesure d’assurer leurs fonctions en raison d’une catastrophe.
« Le plus grand défi est d’installer notre matériel en nous coordonnant avec les autorités bulgares », souligne le major Torfs. « Dans un contexte d’exercice, les contraintes sont fortes car l’aéroport doit continuer à fonctionner normalement. »
Des profils variés, une même mission
Ce qui rend B-FAST unique, c’est sa structure interdépartementale composée, aux côtés de la Défense, des Services du Premier ministre, des SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement, Santé publique et Environnement, Intérieur, et Budget. Cette pluralité de moyens et d’expertises permet à B-FAST de mobiliser, rapidement, une assistance complète sur le terrain, comme après les tremblements de terre en Turquie en 2023.
Florence Bidoul, project manager au sein de B-FAST, a occupé pour cet exercice le rôle de Liaison Officer and Information Manager. « Mon rôle est d’assurer le lien entre les équipes de coordination internationales et notre capacité AOSC. Je collecte un maximum d’informations pour orienter nos actions et identifier les besoins. »
Le parcours de cette experte civile illustre la diversité des profils. Après une expérience de dix années en tant que sage-femme, elle a obtenu un master en santé publique avant de rejoindre B-FAST. « Ce qui me motive, c’est de mettre en pratique les formations européennes suivies dans le cadre du mécanisme de protection civile. Je peux les appliquer dans un contexte opérationnel. »
Une préparation au service de la résilience européenne
L’exercice Bulgaria 2025 ne s’est pas limité à tester des procédures techniques. Il a souligné le rôle essentiel des militaires et civils, tous mobilisés pour intervenir efficacement en cas de crise internationale. « La force de B-FAST réside dans cette diversité, » confirme Florence. « Chacun apporte son expertise, et nous apprenons à travailler ensemble. »
Cette première internationale a aussi permis de préparer directement la certification européenne de l’AOSC, prévue en 2026, et a confirmé l’ambition de B-FAST comme de la Défense de mettre en œuvre, au cœur des crises, une capacité aérienne capable de rouvrir la voie à l’aide internationale.