
Dans les coulisses du Wing Météo : la traversée transatlantique des F-35 belges
29 octobre 2025
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Du briefing initial à l’atterrissage final, les météorologues militaires ont assuré un soutien discret mais décisif à l’occasion du vol transatlantique des premiers F-35 belges, le 13 octobre dernier. Garante de la sécurité et du timing, le Wing Météo, l’unité en charge de la météorologie au sein de la Défense, a mené durant plusieurs semaines une mission intense et collaborative.
La préparation du soutien météo pour le vol de convoyage (ferry flight) du F-35 a commencé plusieurs semaines avant le décollage. Dès la fin de l’été, le Wing Météo a été sollicité pour anticiper les besoins, coordonner les équipes et définir les informations à fournir aux pilotes. Une cellule dédiée a permis d’assurer le lien entre les différents services météorologiques, les planificateurs de mission et le personnel.
À mesure que la date approchait, les briefings se sont intensifiés, notamment en raison de conditions instables sur la zone de transit aux Açores. « Cette mission a représenté un exercice complet de coordination et d’anticipation. Chaque phase, de la planification initiale à l’exécution, a mobilisé l’ensemble des compétences du Wing Météo », explique un météorologue.
La dimension stratégique des conditions météorologiques
Assurer la sécurité du ferry flight du F-35 a demandé bien plus que des cartes météo. À Florennes, les prévisionnistes ont surveillé de près les vents, la couverture nuageuse et la visibilité : des facteurs décisifs pour l’atterrissage et le bon déroulement de l’événement. « Le matin du 13 octobre, les conditions étaient mauvaises : nuages bas, bruine, visibilité réduite. Le prévisionniste a annoncé une amélioration… et elle s’est produite juste à temps. Les F-35 ont pu atterrir sans encombre. »
Au-dessus des Açores, il a fallu composer avec une masse d’air instable et intégrer des données américaines pour garantir une vision cohérente des conditions transatlantiques. L’un des enjeux majeurs : repérer les zones de vents forts en altitude, qui peuvent perturber la trajectoire ou compromettre le ravitaillement en vol. « One theater = one forecast », rappelle une prévisionniste. Autrement dit, chaque zone d’opération doit avoir sa propre prévision météo, précise et cohérente. Une règle simple mais essentielle qui garantit la continuité et la fiabilité du soutien météo.
Coordination internationale et cohésion interne
Pendant la phase de préparation, un contact a été établi avec le service météo de la base de Langley, aux États-Unis. Pouvoir bénéficier des prévisions américaines a permis de garantir la cohérence entre les analyses des deux côtés de l’Atlantique. « Une fois le point de contact établi, tout s’est déroulé de manière fluide », témoigne un officier du Wing Météo.
Mais c’est surtout la coordination interne qui a marqué les esprits. Les stations météo locales et le Wing Météo ont travaillé main dans la main. « C’était la première fois que le soutien était vécu d’aussi près, avec une forte collaboration. Tout le monde a livré les informations à temps, avec rigueur et engagement. »
Le contact humain avant tout
L’opération a mis en lumière l’esprit de collaboration au sein du Wing Météo, du planificateur au prévisionniste. « Voir les F-35 voler dans l’espace aérien belge pour la première fois, après des semaines de préparation, a procuré une réelle satisfaction pour le travail accompli », confie un officier du Wing Météo.
Le soutien météorologique a également été essentiel pour les pilotes. Comme l’a exprimé Cortex, pilote de F-35 : « Derrière chaque mission, il y a une prévision météorologique. Grâce à l’expertise et à la précision du Wing Météo, le commandant de convoyage des F-35 a pu prendre les bonnes décisions pour un vol sûr et efficace vers la Belgique. »
À celles et ceux qui envisagent de rejoindre le Wing Météo: ce métier évolue vite, mais le contact humain reste essentiel. Les pilotes préfèrent toujours parler à quelqu’un qui comprend leur réalité.
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