
Connexion sécurisée : un exercice international axé sur l'interopérabilité
11 décembre 2025
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Comment des pays alliés peuvent-ils communiquer sans pour autant compromettre la sécurité de leurs réseaux nationaux ? À Peutie, l’école CIS (Communications and Information Systems) du quartier Major Housiau vient d’accueillir un exercice international entièrement consacré à l’interopérabilité. Au menu, un Réseau fédéré de mission (FMN), un cadre international qui permet à chaque force armée de conserver ses propres systèmes sécurisés tout en partageant des informations et en coopérant de manière sûre, comme une seule entité.
Cette année, la Belgique était nation hôte au sein de l’European Air Group (EAG), un cadre de coopération regroupant sept forces aériennes. L’occasion pour notre pays de tester de nouvelles technologies et de se positionner comme un partenaire fiable dans la diplomatie de défense internationale.
La Force aérienne était donc présente avec des spécialistes CIS issus de toutes ses unités. L’Espagne, l’Italie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont également participé. Différents partenaires industriels ont apporté leur expertise, notamment un spécialiste ATAK (Android Team Awareness Kit, une application mobile offrant un connaissance de la situation en temps réel) venu des Pays-Bas et une entreprise espagnole spécialisée dans les passerelles TETRA (Terrestrial Trunked Radio, une norme numérique pour les communications vocales et de données sécurisées). Tous ont contribué aux tests et à l’amélioration des systèmes.
Réseau intégré voix et données
L’exercice visait à mettre en place et à tester des systèmes de communication interconnectés via FMN. Chaque pays a apporté ses propres moyens et systèmes — capacité satellitaire, radios, ou encore équipements de données — formant ensemble un réseau intégré de voix et de données.
Outre FMN, d’autres capacités ont été testées : communications satellitaires (Satcom), Tactical Data Links (TDL), radios multibandes et HF. Toutefois, FMN constituait la colonne vertébrale de l’exercice, garantissant une coopération sûre et fiable entre des systèmes pourtant très différents.
Trois semaines de tests et d’exercices
L’activité a duré trois semaines. Les deux premières ont été consacrées à la mise en place et au raccordement des équipements. Ont ensuite suivi les tests, démonstrations et simulations, notamment de Air Traffic Services et cyber.
Un exemple concret d’interopérabilité : des radios portatives TETRA italiennes ont été testées sur une station de base mobile TETRA belge, et inversement. Si l’une des stations venait à tomber en panne, les portatives belges comme italiennes continueraient à fonctionner grâce à la compatibilité entre les systèmes.
Partager l’information de façon sûre
L’objectif était clair : améliorer l’interopérabilité via FMN. En situation de crise, cette capacité permet aux pays de communiquer plus rapidement, de partager l’information et d’agir ensemble, sans compromettre la sécurité de leurs réseaux nationaux.
À la fin de l’exercice, tous les participants ont partagé leurs « lessons learned » et « lessons identified ». Ces échanges renforcent la confiance et consolident la coopération. Ils constituent aussi une base essentielle pour les prochaines éditions et pour le développement continu des capacités CIS dans l’emploi des moyens de communication.
Une position confortée
Cet exercice allait bien au-delà d’un simple test technique : c’était un investissement dans la sécurité et la coopération internationales. En plaçant FMN au centre, les pays ont appris comment relier leurs systèmes sans affaiblir leur sécurité.
Pour la Belgique, il s’agissait non seulement de tester de nouvelles technologies, mais aussi de conforter son rôle au sein de l’EAG et de l’OTAN. Un objectif qui rejoint parfaitement la mission de l’EAG : améliorer les capacités grâce à l’interopérabilité.