
Bivouac à la Marine : retour aux bases
21 novembre 2025
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Quand on pense à la Marine, on imagine des navires, la mer, des cabines compactes,… Mais un bivouac ? Pas vraiment. Et pourtant, bivouaquer fait partie intégrante de la formation militaire. Chaque marin, homme ou femme, suit une instruction de base où la survie en forêt est un passage obligé. Après cette première phase, cet aspect disparaît souvent à l’arrière-plan. Jusqu’à aujourd’hui, avec les fusiliers marins.
Avec l’extension future du Régiment des Fusiliers marins, ou MarFus, le bivouac revient sur le devant de la scène à la Marine. Cette unité est spécialisée dans la protection des ports, les opérations d’arraisonnement et la sécurisation des navires, en Belgique comme à l’étranger. Elle opère en mer et à terre, renforçant ainsi la puissance maritime de la Défense.
De la théorie à la pratique
Ces quinze derniers jours, les fusiliers marins en formation ont reçu un solide bloc théorique. Cette semaine, ils mettaient ces connaissances en pratique lors d’un exercice de certification, moment crucial du parcours. Objectif : protéger une infrastructure (fictive) de drones contre des menaces potentielles.
Cela implique de mettre en place une défense complète, sécuriser les accès et effectuer des patrouilles. Si le bivouac se déroule en milieu terrestre et aérien, il conserve un lien direct avec les moyens maritimes, tels que des conteneurs de matériel destinés aux chasseurs de mines ou un drone hélicoptère Skeldar, qui doit pouvoir atterrir en toute sécurité.
Entraînement froid, volonté forte
Les conditions météo ont relevé le niveau du défi. « S’entraîner par temps froid est idéal. Cela nécessite plus d’énergie et de concentration. On développe ainsi la persévérance », explique un instructeur. Si l’exercice s’est déroulé dans le domaine militaire d’Ursel, les techniques visent des situations comme la sécurisation du port de Zeebruges ou, éventuellement, de ports ennemis où un navire devrait accoster.
Faire face à la menace
Les fusiliers marins apprennent à gérer des scénarios variés : manifestations, tentatives d’infiltration… Être capable de désamorcer rapidement l’agressivité est essentiel. Parfois, l’intervention physique demeure inévitable, par exemple à une porte d’accès. « Ici, ils apprennent à extraire une personne d’un véhicule sous contrainte, dans le pire des cas par la fenêtre et en utilisant des stimulations douloureuses », ajoute-t-il.
De la terre à la mer
La formation commence par la sécurisation de bâtiments et d’installations militaires. Ensuite, les fusiliers marins apprennent à appliquer ces principes en contexte maritime, à bord des navires. Cela requiert des techniques spécifiques et un entraînement supplémentaire. Ceux qui réussissent toutes les étapes, y compris le bivouac, obtiennent le certificat officiel de force protection.
Regard vers l’avenir
La formation à la Navy Academy n’est qu’un début. Au sein de l’unité opérationnelle, les fusiliers marins continuent à se spécialiser et participent à la formation des nouvelles recrues. Cette combinaison de développement personnel et de transmission des savoirs est cruciale pour l’avenir du régiment. Les ambitions sont claires : d’ici 2030, la Défense vise 80 membres actifs et un escadron opérationnel. À l’horizon 2040, l’objectif est de compter 250 MarFus actifs, 250 réservistes et trois escadrons pleinement opérationnels.