Autumn Waves : s’entraîner sur le fil du rasoir

L’exercice Autumn Waves s’est déroulé ces deux dernières semaines en Belgique et aux Pays-Bas. Nos forces spéciales y ont affûté leurs compétences aux côtés de partenaires internationaux. Il ne s’agit pas d’un entraînement classique, mais d’un exercice qui reflète la réalité sécuritaire en cours depuis 2022 : défense collective, interopérabilité et recentrage sur le scénario de l’article 5 de l’OTAN. Reportage.

Au total, environ 400 militaires issus de Belgique, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Pologne participent à l’exercice. Ensemble, ils forment une Combined Joint Task Force pour mutualiser moyens et expertises.

«Avant d’être déployés ensemble, il faut apprendre à travailler ensemble », explique Marc, directeur de l’exercice. « Nous le faisons à travers une formation appelée Combat Enhancement Training & Force Integration Training (CET-FIT). Elle permet de connaître les procédures et les moyens de chacun, afin que les opérations se déroulent ensuite en toute sécurité et de manière efficace. »

Du contre-terrorisme à la dissuasion

« Ces vingt dernières années, on se préoccupait surtout de contre-terrorisme et de lutte contre les insurrections », explique Marc. « Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le focus a changé brusquement. Tout est désormais orienté vers la défense du territoire de l’OTAN. Cela se traduit dans nos entraînements, nos acquisitions et notre manière de coopérer. »

Expertise belge sur et sous l’eau

Le Special Forces Group joue un rôle clé dans cet exercice. Pour l’opérateur Jasper (nom d’emprunt), son unité participe pour une raison claire : « Nos forces spéciales opèrent depuis la terre, mais disposent aussi d’une capacité maritime. Avec nos partenaires néerlandais, nous apportons une expertise unique. »

Cette expertise va en profondeur, au sens propre comme au figuré. Jasper fait partie de la white cell, l’équipe chargée de concevoir un scénario réaliste et d’assurer la sécurité de l’exercice. « Nous veillons à ce que les spécialistes puissent intervenir de manière sûre et crédible. On récolte ce qu’on sème. Chaque spécialité est ainsi exploitée au maximum. »

L’atout belge réside surtout sous l’eau. « Nos capacités sous-marines sont de tout premier ordre », poursuit Jasper. « Nous disposons d’équipes de plongeurs spécialisées et de petits systèmes sous-marins. Cela fait de nous un partenaire particulièrement recherché dans les opérations internationales. »

Agiles et créatifs

Autumn Waves ne se limite pas à la technique : c’est aussi une question d’état d’esprit. « Nos opérateurs sont incroyablement agiles », souligne Jasper. « Nous mettons en place un scénario, et ils s’adaptent sur le terrain. Le résultat final est le même, mais la façon d’y arriver est souvent étonnamment créative. Moins il y a de routine, mieux c’est. Chaque minute représente un challenge. »

Pour les jeunes qui rêvent d’une carrière dans les forces spéciales, cette mentalité est une vraie source de motivation. « J’ai toujours voulu devenir militaire », confie Jasper avec un sourire. « Le défi, l’adrénaline, la volonté de s’améliorer sans cesse… c’est ce qui me pousse. On choisit cette voie parce qu’on veut se dépasser. »

Un signal fort

Autumn Waves illustre comment la Défense, en collaboration avec ses alliés, se prépare aux menaces d’aujourd’hui et de demain. C’est aussi un message fort à ceux qui hésitent à franchir le pas : ceux qui recherchent le défi, veulent sortir de la routine et contribuer à la sécurité de l’Europe trouveront dans le Special Forces Group un véritable foyer.

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