
Airlift Block Training 2025 : le 15e Wing et le Special Operations Regiment en manœuvre grandeur nature en Lituanie
28 octobre 2025
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Pendant près d’un mois, plusieurs A400M belges ont atterri sur les pistes lituaniennes. Les équipages du 15e Wing de Transport aérien ont enchaîné les vols à basse altitude, les manœuvres tactiques et les largages en appui au Special Operations Regiment (SO Regt). Sur le tarmac, les journées s’étiraient du lever du soleil jusque tard dans la nuit, rythmées par le grondement sourd des moteurs et l’activité des équipes au sol.
L’exercice Airlift Block Training (ABT) se tient deux fois par an. La Force aérienne dirige une édition (ABT-A) et la Force terrestre la seconde (ABT-L).
« Ce format en blocs concentre en quelques semaines un maximum de moyens, deux ou trois avions exclusivement dédiés à l’entraînement, ce qui est rare en temps normal » explique le commandant Karl, chef de détachement. L’objectif est de maintenir et développer des compétences tactiques essentielles, en plus des missions quotidiennes de transport stratégique et logistique.
Des manœuvres réalistes, de jour comme de nuit
L’ABT-A 2025 s’est articulé en deux phases intensives. La première a servi de préparation à l’évaluation du 15e Wing au regard des standards OTAN. La seconde a permis de confronter les équipages à un environnement complexe avec le largage de personnel et de matériel, la coordination avec d’autres aéronefs, les timings serrés et les menaces simulées.
Soutenu par des briefings et débriefings méticuleux, chaque vol a poussé les limites. Poser un A400M sur une piste étroite, voler à basse altitude au-dessus des forêts lituaniennes ou mener une opération d’atterrissage tactique (Tactical Air Landing Operation) ont fait partie du quotidien.
Le SO Regt à l’entraînement
Avec sa capacité de charge de 37 tonnes, l’A400M peut transporter jusqu’à 116 militaires. En configuration paracommando, avec le matériel complet nécessaire, ce chiffre descend à environ 80.
Les différentes unités du Special Operations Regiment ont tiré parti de ces capacités. La section Ravitaillement Aérien (RavAir), le 3e Bataillon de Parachutistes (3 Para) et le 2e Bataillon de Commandos (2 Cdo) ont multiplié les sauts, en ouverture automatique (static line) comme en chute libre, parfois dans l’obscurité totale.
Un terrain d’entraînement aux enjeux stratégiques
La Lituanie, avec une météo capricieuse, des procédures locales spécifiques et de vastes espaces aériens, constitue un environnement idéal pour l’exercice. « C’est un terrain d’entraînement particulièrement intéressant, à la fois pour des raisons géopolitiques et parce que nous sommes ici avec nos partenaires de l’OTAN. Cela nous permet de voler ensemble et de nous exercer dans un environnement jusqu’ici inconnu », explique Sam, pilote d’A400M.
Les forces spéciales lituaniennes ont également profité de l’occasion pour effectuer un saut depuis un A400M belge.
Entre certification et interopérabilité
L’ABT-A illustre un rôle clé de la Défense au sein de l’Alliance. « Le message est clair : nous sommes prêts. Ce type d’entraînement démontre notre capacité à soutenir nos alliés, à projeter hommes et matériel rapidement et à opérer selon les standards OTAN », conclut le commandant Karl. « La Belgique n’est pas un grand pays, mais nous avons une véritable expertise en matière de transport aérien tactique. »